La déductibilité fiscale des frais de représentation et de service client est une question qui a toujours suscité un débat dans le domaine de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Bien que les entrepreneurs puissent justifier le lien entre ces dépenses et leur activité professionnelle, la loi actuelle sur la TVA fixe des limites à la déductibilité de certaines dépenses, telles que la nourriture, les boissons, les divertissements et les services de loisirs dans le but de restreindre la déduction en cas de consommation finale et de maintenir la neutralité de la taxe.
La limitation de la déductibilité de la TVA sur les services client suscite un débat. Certaines dépenses sont exclues sans tenir compte de leurs particularités, bien qu’elles soient essentielles pour de nombreuses entreprises afin d’attirer et de fidéliser les clients. Contrairement à la TVA, l’impôt sur les sociétés autorise la déduction de ces dépenses, reconnaissant leur lien étroit avec l’activité commerciale et la génération de revenus.
Au niveau national, la jurisprudence sur la déduction de la TVA est controversée. Alors que l’Audiencia Nacional a tendance à autoriser cette déduction lorsque la dépense est déductible au titre de l’impôt sur les sociétés, d’autres organismes tels que la Dirección General de Tributos et le Tribunal Económico Administrativo Central ont adopté l’approche inverse, en approuvant la restriction. La Cour suprême a confirmé que la restriction de la déduction de la TVA sur les dépenses liées aux services client était conforme au droit européen.
Au niveau européen, la directive TVA ne traite pas directement de la limitation de la TVA sur les services client, mais permet aux États membres de maintenir des restrictions avant leur adhésion à l’Union européenne par le biais de la « clause standstill ». Dans le cas de l’Espagne, la réglementation limitant la déduction de la TVA est entrée en vigueur en 1986, coïncidant avec son adhésion à l’Union européenne.
Récemment, dans une ordonnance du 8 février 2023, la Cour suprême a jugé opportun de se demander « si une législation nationale qui introduit des restrictions au droit de déduire la TVA avec effet simultané, c’est-à-dire à la même date que son adhésion à l’Union européenne, serait ou non invalidée par l’application de la clause standstill ».
La Cour de justice de l’Union européenne a statué sur un cas similaire, dans son arrêt du 18 juillet 2013 (affaire C-124/12 AES-3C Maritza East), confirmant que l’exclusion du droit à déduction de la TVA, si elle entre en vigueur en même temps que l’adhésion de l’État membre à l’Union européenne, ne serait pas protégée par la clause standstill.
En fin de compte, la Cour suprême examinera si les restrictions à la déduction de la TVA pour des dépenses spécifiques, telles que les services client, sont conformes à la législation de l’UE. Cela pourrait avoir des répercussions importantes sur les contribuables, qui attendent des éclaircissements sur le lien entre ces dépenses et leur activité professionnelle.