L’Administration fiscale a fixé des limites que si sont dépassées doivent être incluses dans la déclaration de revenus.
La possibilité de vendre des objets inutilisés est devenue un attrait pour les plateformes internet qui recherchent des utilisateurs sur le marché de l’occasion. Pour certains consommateurs, ces points de vente virtuels sont l’opportunité de gagner un peu plus d’argent. Des applications telles que Wallapop ou Vinted se sont glissées dans la vie quotidienne, mais ceux qui les utilisent doivent savoir que les achats et les ventes qu’ils y effectuent doivent parfois être déclarés à l’impôt sur le revenu (IRPP). L’administration fiscale surveille certains cas.
La semaine dernière la décision ministérielle réglementant les formulaires à soumettre par les plateformes a été publié. Le Journal officiel de l’État (BOE) du 5 février comprend la déclaration informative (formulaire 238) à remplir par les opérateurs de plateformes et le formulaire requis pour s’inscrire dans le nouveau registre des opérateurs de plateformes étrangers non qualifiés (formulaire 040 qui permet d’enregistrer des plateformes de vente par internet). L’introduction de cette nouvelle obligation pour les plateformes internet découle de la directive (UE) 2021/514 du Conseil du 22 mars 2021 modifiant la directive 2011/16/UE relative à la coopération administrative dans le domaine fiscal, connue sous le nom de DAC 7.
Le règlement européen vise à contrôler ce type d’opérations qui, jusqu’à présent, ne faisait l’objet d’aucune réglementation en raison de sa nouveauté. « J’apprécie cette directive car elle vise à lutter contre l’économie souterraine et la fraude fiscale », déclare Andreu Bové, de l’Association espagnole des conseillers fiscaux (AEDAF). Ce changement européen a rendu nécessaire la modification de la loi fiscale générale 58/2003 du 17 décembre en introduisant une vingt-cinquième disposition additionnelle.
Limites pour l’obligation de déposer la déclaration de revenus :
Dans le cas des consommateurs, les clients de ces plateformes, leurs achats et ventes n’auront un impact sur leur déclaration de revenus que dans certains cas. Cette année, les plateformes déclarent ces transactions pour la première fois, « en se référant à l’année fiscale 2023 », explique M. Bové. La campagne de revenu débutera en avril et les contribuables devront déclarer leurs revenus correspondant à l’année passée.
« Désormais, au mois de janvier de chaque année, les opérateurs de plateformes numériques doivent déclarer à l’Administration fiscale les activités de leurs utilisateurs au cours de l’année précédente, à condition qu’ils aient réalisé plus de 30 opérations ou qu’ils aient généré des revenus supérieurs à 2 000 euros », ajoute Benja Anglès, professeur agrégé de droit financier et fiscal à l’UOC. « Les obligations fiscales des utilisateurs de plateformes n’ont pas changé, ce qui a changé c’est que l’Administration fiscale veillera à disposer d’informations directes et détaillées sur leurs activités, afin de pouvoir vérifier si les utilisateurs respectent la loi », prévient le professeur. En tout état de cause, le conseiller fiscal estime qu’il est nécessaire de continuer à maintenir un « seuil minimum pour que l’acheteur ne doive pas déclarer car il s’agit de montants dérisoires ». Dans la plupart des cas, les montants des ventes et des achats sont faibles, car il s’agit d’objets usagés. Si les limites susmentionnées sont dépassées, il faudra déclarer dans la section des plus-values de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) si un bénéfice a été réalisé sur la vente du bien. Vous devrez « mettre le montant du prix de vente et d’achat, le coût d’acquisition, et les déclarer un par un », précise le conseiller fiscal. Les utilisateurs doivent communiquer aux opérateurs « leurs données fiscales et montrer leur accord pour que les plateformes communiquent toutes leurs informations à l’Administration fiscale », précise le professeur Anglès.
Conseils pour une éventuelle inspection de l’Administration fiscale :
Le professeur de l’UOC reconnaît que les données relatives à l’activité des utilisateurs sur ces plateformes « sont privées et difficilement traçables ». C’est pourquoi l’Administration fiscale veille désormais à disposer « d’informations détaillées sur les utilisateurs ‘les plus actifs’, ce qui lui permet de vérifier si les utilisateurs déclarent correctement et respectent leurs obligations fiscales ». Il est ainsi possible de recouper les données et de vérifier « si certains d’entre eux ne réalisent pas de ventes occasionnelles, mais ont une activité régulière pour laquelle ils devraient être imposés à titre professionnel ».
En ce qui concerne l’utilisation de ces moyens d’achat et de vente, il estime que « ceux qui utilisent les plateformes pour vendre leurs biens d’occasion, généralement à un prix inférieur au prix d’achat, je dirais qu’ils peuvent continuer à le faire sans trop d’inquiétude ». Dans ces cas-là, il n’y aura pas d’impact sur leurs revenus. En revanche, les personnes qui exercent cette activité de manière régulière, en vendant des biens qui ne leur appartiennent pas et en gagnant de l’argent, « devront les déclarer à l’Administration fiscale en tant qu’activité commerciale ou professionnelle ». En ce sens, il prévient que, dorénavant, « l’Administration fiscale aura leurs données et leur adressera, le plus tôt possible, une demande de contrôle fiscal ou d’inspection ».
La législation espagnole prévoit dans le décret royal 117/2024 du 30 janvier les règles et les procédures de due diligence dans le domaine de l’échange automatique obligatoire d’informations communiquées par les opérateurs de plateformes.